La théorie de Darwin théorie pose plusieurs questions. Nous en avons listé six ici :
- – L’enfant et même le bébé connaissent très vite, lors de leur développement des émotions de gêne et de honte (Entre 1 et 2 ans). Or ces émotions apparues très tôt ne sont pas étiquetées par Darwin comme des émotions primaires. Pourquoi ?
- – Les émotions sont dites primaires simplement parce qu’elles sont les plus visibles, mais d’autres noms d’émotions pourraient être agrégés à ces émotions de base.
- – Parallèlement un enfant ne fait pas de différence faciale entre la peur et la surprise avant 10 ans, et donc pourquoi distinguer ces deux états comme émotions primaires ?
- – Les déplacements faciaux fondant les émotions primaires ne sont pas toujours identiques. Ce sont des stéréotypes trop bruts pour faire un socle scientifique de ces six émotions primaires.
- – Certaines émotions identifiées dans une culture n’ont pas de nom dans une autre culture. Comment donc les observer à l’aide d’un modèle universaliste si nous ne savons pas qu’elles existent.
- – Nous sommes en permanence traversés par diverses pensées qui coexistent sur une seule surface faciale. Rechercher des items faciaux primaires sur le visage c’est se contraindre à nous tromper sans cesse sur ce que nous observons, car notre visage exprime presque toujours plusieurs choses en même temps.
- – Plus globalement penser que le langage corporel c’est le langage des émotions est une erreur, car le langage corporel est également un langage relationnel et un langage cognitif. Mentir par exemple est une opération cognitive et c’est à partir de signes corporels cognitifs (et non plus émotionnels) que doit être envisagée l’identification de la vérité.
Si la théorie des émotions de base a eu tant de succès ce n’est pas en raison d’une scientificité plus manifeste que d’autres types de théorie, c’est qu’elle est :
- Facile à comprendre
- Facile à enseigner
- Et donc facile à propager.
Mais elle n’est pas défendable sur le plan empirique.