J.Ledoux : Le rapport de l’amygdale au cerveau

Les expressions faciales les plus primaires sont constitutives des émotions. Jusqu’à une période récente les émotions étaient envisagées comme relevant d’un niveau d’information et le cerveau conscient, un autre niveau d’informations dans une logique de cloisonnement un peu comme des couches géologiques. C’était le paradigme du cerveau trinunique, un cerveau  structuré en trois couches (Mac Lean, 1970), Une couche archaïque l’archécortex, une couche émotionnelle le paléo-cortex également appelé système limbique, et la couche du néocortex, siège de la raison. En fait ces trois couches étaient des couches théoriques.  Joseph Ledoux fait partie de ce mouvement montrant que les prises de décision sont effectuées à partir de l’amygdale à la sortie du tronc cérébral, une zone ramifiée avec le corps, très en dessous du « cerveau conscient » donc.

L’amygdale, traite les informations en basse fréquence, avant que le néocortex reçoive toute l’information, ce qui signifie que des structures du cerveau sous-corticales, donnent au corps l’ordre d’agir avant que le néo cortex (cerveau “conscient”) soit sollicité.  Le plus curieux c’est que les décisions prises à niveau minimal d’informations sont de bonnes décisions,  le cerveau conscient se contentant le plus souvent dans la foulée d’avaliser les choix faits dans l’urgence par l’amygdale, c’est-à-dire de laisser aller.  Le paradigme très médiatique de “L’intelligence émotionnelle” n’avait plus qu’à émerger sur la base de ces modes de raisonnement nouveaux fondés sur des observations scientifiques,

Pour autant nous défendons en Synergologie l’idée que l’amygdale est préparée à réagir par le cerveau. Prenons un exemple :

S’il y a beaucoup de monde dans une pièce de votre maison et qu’une petite cuiller tombe dans la pièce d’à côté. Vous n’êtes pas particulièrement alerté.e par cette situation. En revanche si une petite cuiller tombe dans la pièce d’à côté alors que vous pensez être seul.e chez vous, vous réagissez immédiatement. C’est la même maison, la même pièce, la même petite cuiller, vous pouvez être dans la même posture corporelle, mais votre réaction instinctive n’a rien à voir.

L’information n’entre pas dans un cerveau vide. Le cerveau prépare l’influx. Le cerveau donne un sens à ce qui ne passe donc pas si instinctivement. Ces idées émergent dans la sphère du constructivisme. Elles sont aujourd’hui indispensables à la compréhension du lien corps-esprit et donc de la corporéité.

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