En ce moment, il est possible qu’une petite voix intérieure vous dise : « Mais voyons, le sens des gestes est lié au contexte ! » Si vous entendez cette petite voix intérieure, c’est parce que là encore vous confondez le sens et la signification du geste.
Le sens des gestes n’est pas lié au contexte. Exemple : Imaginez qu’on vous demande de regarder deux courts reportages, le son de la télévision coupé.
Dans chacun de ces reportages la personne se tient le corps prostré et si on vous vous demandait de décrire leur attitude, vous diriez vraisemblablement : « Elles sont tristes ». La question vous semblera même saugrenue. Vous aurez reconnu la tristesse, sans rien savoir du contexte. Ce dernier n’intervient qu’ensuite.
Vous découvrirez alors qu’une de ces personnes pleure à un enterrement et l’autre à son mariage, un mariage forcé. Pleurer à son propre mariage ou pleurer à un enterrement ça fait une énorme différence, direz-vous. Oui, mais le contexte n’a pas été nécessaire pour identifier la tristesse. Ces femmes étaient tristes dans les deux cas.
Le sens permet d’observer des états d’être, ici la tristesse, et nous accédons ensuite à la signification par la connaissance du contexte. Le contexte n’est généralement pas nécessaire pour savoir ce que la personne ressent et surtout les signes les plus riches transcendent les contextes. Ils expriment des modes de cognition ou des sentiments profonds plus universels.