L’empathie a été décrite de bien des manières mais c’est Giacomo Rizzolatti et son équipe qui en 1996 émettent l’hypothèse neurologique de neurones dits « miroirs », et offrent par la même occasion un socle neurologique à la notion d’empathie. (1)
Une expérience et un socle théorique pour l’empathie
Le chercheur observe à Parme un singe immobile dont la zone F5 du cerveau s’active en regardant l’être humain. Le primate reproduit sans bouger, l’activité motrice de l’humain. Le cerveau de l’un imite inconsciemment l’activité corporelle de l’autre. Le chercheur comprend que les singes détectent ainsi des intentions humaines à partir de mouvements qu’ils imaginent ou reproduisent mentalement. Fadiga et collaborateurs, en arriveront à la même conclusion à partir de l’observation des êtres humains
Il devient possible de formuler la proposition : J’accède à ceux qui m’intéressent parce que, à mon insu, une partie de mon cerveau emprunte mentalement leur posture, leurs expressions, m’autorisant à ressentir ce qu’ils ressentent et à les comprendre.
Si nous ressentons ce que ressent notre interlocuteur, sans le connaitre, et sans égards même pour sa culture, simplement en le regardant, c’est parce que nous avons les mêmes intentions que lui quand nous bougeons comme il vient de le faire. Sans ça nous ne pourrions pas savoir ce qu’il ressent…
La table est dressée pour un programme épistémologique de recherche d’un langage corporel universel.
Éléments bibliographiques
(1) Rizzolatti, G., Fadiga, L., Gallese, V., & Fogassi, L. (1996). Premotor cortex and the recognition of motor actions. Cognitive brain research, 3(2), 131-141.
(2) Fadiga, L., Fogassi, L., Pavesi, G., & Rizzolatti, G. (1995). Motor facilitation during action observation: a magnetic stimulation study. Journal of Neurophysiology, 73(6), 2608–11.