Epicure et Lucrèce

Épicure (-342 à -270 av J.C) construit sa pensée dans la lignée de la pensée matérialiste des atomistes de l’école abdéritaine. Trois lettres ont subsisté de de son œuvre détruite. Et si sa pensée est parvenue jusqu’à nous, c’est en grande partie parce qu’elle a été  explicitée par Lucrèce (98 av J-C 55 av J-C) et décrite par Diogène Laerce (1) .

 

Le rôle des simulacres chez Épicure

Pour Épicure, toutes nos perceptions reliées aux cinq sens ont été produites par des corpuscules atomiques, les simulacres. Nos pensées, naissent d’atomes psychiques subtils qui se déplacent dans l’agrégat corporel du cerveau. Leur possibilité de circulation reste circonscrite pour ce type particulier d’atomes aux limites du corps. La pensée est sensible, elle, et s’élabore à partir de nos perceptions.

 

La notion de clinamen

La notion de clinamen d’Épicure est utilisée par Lucrèce pour désigner le principe de formation des corps  (2).  Alors que les gouttes de pluie tombent parallèlement et sans se toucher, les grains de poussière visibles dans le rai de lumière se rencontrent et s’agglomèrent, se donnant la possibilité de former des corps.  En l’absence du clinamen, , « la nature n’eut rien créé », selon Épicure.

Cette perspective matérialiste permet de penser une construction d’un langage corporel par et dans le corps en lien étroit avec une pensée naissant du sensible et se formant dans l’enveloppe corporelle.

Vingt-cinq siècles plus tard, si les messages du corps disent quelque chose de l’esprit et si l’esprit et le corps peuvent être pensés comme une entité unique, il faut s’accorder sur le rôle central IV siècles avant J.C d’Épicure et Lucrèce dans ce cadre moniste.

L’autre nécessité épistémologique pour que le langage corporel soit envisagé comme objet scientifique est l’existence de l’inconscient.
 

Éléments bibliographiques

(1) Diogenes (Laertius). (1996). Vie, doctrines et sentences des philosophes illustres. GF-Flammarion.
(2) Lucrèce, De la nature des choses (De natura rerum), Livre II, Classiques Garnier (non daté), traduction Henri Clouard.

data-spy="scroll" data-target=".navbar" data-offset="50" data-top-offset="-70"