Une solution : la duplicabilité

En Synergologie, le problème de la réplicabilité est intrinsèquement lié à une autre difficulté : Comment est-il possible de donner une signification  à un geste ?

 

Face au protocole standard en faillite

En sciences, l’interprétation d’un geste est normalement soumise à un protocole clair.  Dans un premier temps une expérience permet de trouver la signification d’un phénomène. Ensuite si d’autres équipes refont la même expérience et obtiennent le même résultat. On dit alors que  le résultat est répliqué.

Sauf que tout ça dans le domaine du langage corporel  relève largement du rêve. Et ce, simplement parce que la Synergologie mesure des gestes inconscients. Autrement dit des gestes que les gens effectuent sans se rendre compte qu’ils les effectuent.

Il est totalement impossible de conduire des participants en conditions expérimentales à refaire les mêmes gestes inconsciemment. C’est un peu comme demander à une personne de faire inconsciemment deux fois le même rêve. C’est là une impasse, un problème sans solutions. Un problème qui a éteint l’intérêt pour le langage corporel des esprits les plus méthodiques. Trop dur à défendre si on veut faire carrière.

Tout ça n’empêche pas que les gestes ont une signification.  Philippe Turchet s’est penché sur le problème pour le poser dans d’autres termes. N’oublions pas : Un problème sans solutions c’est un problème mal posé.
 

Un autre protocole

Au lieu de rester obnubilés par le protocole participants-laboratoire, si nous déplacions notre regard du côté de la vie quotidienne. Force est alors de constater que les mêmes attitudes corporelles sont effectuées tous les jours par des personnes différentes.

Une banque des gestes de la vie quotidienne est ainsi disponible “à ciel ouvert”, stockée dans des reportages, documentaires, et émissions diverses,  aisément consultables. Il existe donc bien une solution à portée de main ou plus exactement à portée de … traitement numérique.

Il s’agit en fait de renverser la perspective, c’est-à-dire cesser d’abord de se demander si les mêmes états d’esprit sont liés aux mêmes gestes. Partir cette fois-ci des mêmes gestes déjà effectués pour voir s’ils sont effectués par des gens dans le même état d’esprit. Et ce à l’aide de l’exploitation parallèle du contexte verbal.

En Synergologie, le fait d’avoir établi une classification de la gestuelle (T.E.C) qui manquait à l’observation non verbale,  a permis de stocker facilement des vidéos numériques des mêmes réactions corporelles déjà effectuées. Et, aujourd’hui, le chantier est bien balisé. Les gestes identifiés, catégorisés et comparés grâce au tableau d’éléments corporels.

Cette  MÉTHODE SCIENTIFIQUE propre à la démarche synergologique faite de réplicabilité s’appelle : la duplicabilité. (1). Elle permet de comparer ainsi les affects des personnes ayant les mêmes productions corporelles. Ensuite il est possible de partir directement du geste au terme d’autre opération d’inversion d’inférence.

 

Repères bibliographiques

(1) Turchet, P. (2015, ). De l’identification du mouvement corporel dupliqué à sa codification. In 2e Journée d’études du réseau Duplication, Implication, Réplication. Formes de duplication et conditions de l’engagement en milieu numérique. Université de Nancy.

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