Nietzsche, un penseur du corps

Nietzsche (1844-1900), intéresse le langage corporel à la fois par sa perspective moniste des rapports corps-esprit et par le rôle qu’il fait jouer au corps dans la compréhension du réel. Un corps auquel il croit. Pour Nietzsche la puissance du corps à un lien direct avec la dynamique de l’être.

L’esprit est pour lui une production tardive de l’évolution. Il tient un rôle second par rapport au corps. Le dire aujourd’hui relève de hypothèse zéro dans le champ des neurosciences.  C’est le discours du bon sens, mais sa position en réalité très avant-gardiste au XIXème siècle.

Le corps dont parle Nietzsche

Le corps dont parle Nietzche est traversé de pulsions, d’instincts d’affects. Pour le dire en ses termes  à lui :

d’« une organisation sociale composée de petites âmes (…). Et même ces êtres vivants microscopiques « que nous appelons « notre corps » ne sont pas pour nous des atomes spirituels, mais des êtres qui croissent, luttent, s’augmentent ou dépérissent ». (1) ).

Les neurosciences pensant le corps comme l’addition d’agrégats d’informations envoyées au cerveau depuis le tréfonds du corps par des voies à la fois chimiques et électriques est là encore pensé dans les termes proposés par Nietzsche

Le corps nietzschéen traversé de tensions, ressemble au corps objet scientifique dont parle la Synergologie. Il amène à comprendre qu’une science liée à aux messages du corps doit nécessairement être une science du temps court. os pulsions, instincts affects bougent et s’entremêlent incessamment et nus ne sommes pas tout à fait les mêmes à deux moments de la journée. On ne peut pas oublier cette donnée essentielle.

Pour Nietsche, le langage est par ailleurs fondé sur des préjugés. Nous pouvons par exemple nommer un état de conscience, qu’il s’agisse de la peur, joie, colère parce qu’il correspond à une « explosion extrême ». En revanche, nous nous trompons dans l’expression d’états moins clairs et les conventions du langage nous éloignent de la réalité. Et c’est là le paradoxe des paradoxes : Le langage qui permet de penser nous éloigne de la précision de la pensée. Ces critiques de fond ont des répercussions dans le traitement du corporel.

Enfin Nietzsche intéresse la Synergologie à un autre titre encore, par la manière dont il envisage le langage en proposant de fonder ce qu’il appelle  un nouveau langage.

 

Éléments bibliographiques

1. Nietzsche, Friedrich (1898) Par delà le bien et le mal, §36. traduction par L. Weiscopf & G. Art, Mercure de France.2. Nietzsche Fragments posthumes XI, 35 [37].

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