Gazzaniga : Offrir une cohérence à l’inconscient

Le cerveau a une lourde charge, celle de rendre cohérents nos désirs.  Michael Gazzaniga le neurologue essaye par son travail d’en comprendre les modalités. Il a traité dans les années 1980 des patients épileptiques dont le cerveau empêchait la communication inter-cérébrale. Il découvre alors avec le Pr Sperry une fonction cérébrale qu’il baptise pour des besoins de vulgarisation : l’interpréteur.

 

L’interpréteur du cerveau

Michael Gazzaniga travaille avec des patients dont les hémisphères cérébraux sont déconnectés. Ils ne partagent pas leurs informations respectives Dans un test, deux images différentes sont présentées sur un écran.  Les patients sont normalement incapables de percevoir la partie gauche du champ de vision ou est projetée une maison sous la neige.  Une patte de poule vue étant elle projetée sur l’autre champ. Puis les patients doivent choisir parmi une série de cartes la plus proche de l’image projetée qu’ils n’ont pas vu (!)

Lorsqu’il est demandé à un patient  ce qu’il voit, il pointe la pelle à neige avec la main du côté «aveugle». Et lorsqu’il lui est demandé pourquoi il a choisi la pelle il dit : «La pelle sert à nettoyer les déjections de poules». Le patient ignore pourquoi il a pointé la pelle à neige. En fait il intègre dans son raisonnement la maison qu’il n’a pas vu consciemment. Il rend logique son geste inconscient en élaborant une réponse cohérente. Et ce, grâce à son système interpréteur situé dans le cortex cingulaire antérieur.

Cet exemple montre que nous avons des désirs dont nous pouvons être inconscients. Lorsque nous les avons sous les yeux,  nous les justifions  à l’aide de raisons cohérentes qui ne sont peut-être pas les raisons de ces désirs. Seules les  réactions émotionnelles permettent de cerner le hiatus visible entre la parole et la pensée.

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