Les neurosciences déboulonnent de très nombreuses idées reçues. Ces croyances qui paillettent un grand nombre de textes de recherche et qui obligent aujourd’hui à une pluridisciplinarité qui ne peut plus simplement être un voeu pieux.
Parmi les croyances d’un autre temps :
Par exemple : “Le cerveau fait la première prise de conscience et transmet des messages au corps”. Nous voyons avec Joseph LeDoux que la compréhension du rôle de l’amygdale dans les réactions rapides empêche de tenir ce discours.
Ou encore le paradigme dualiste “la raison est en lutte contre les émotions“. Alors que Antonio Damasio montre avec les marqueurs somatiques que les émotions sont indispensables pour être raisonnable.
Ou encore : “Le cerveau amorce et le corps répond ensuite“, alors Benjamin Libet fait la première démonstration que le corps intervient et que le corps amorce les réactions avant que le néocortex soit conscient .
Autre idée reçue : “Le cerveau décide”, alors que nous savons avec Matthias Brandt que le corps intervient et que le néo-cortex avalise consciemment ensuite la décision amorcée par le corps.
Ou encore : “la personne parle et elle s’accompagne de gestes“. Alors que Lordat montre que l’activité du geste n’est pas directement liée à celle de la parole.
Ou encore : “L’empathie est un concept de développement personnel” alors que le socle théorique de l’empathie apporté grâce à G.Rizzolatti trouve sa source dans la démonstration neurologique.
Ou à l’inverse . “L’empathie est un concept théorique” alors que la résonance motrice mesurée par Ulf Dimberg, montre que nous reproduisons instinctivement et physiquement les mouvements de l’autre pour le comprendre.
Ou encore “Nous sommes raisonnables et d’ailleurs le corps le montre” alors que Michael Gazzaniga montre qu’en permanence nous nous racontons des histoires. Que notre cerveau fabrique en permanence des justifications, parfois fausses, sans même en avoir conscience.
En définitive
On ne peut plus parler du “non verbal” comme on en parlait encore il y a 15 ans. Il doit sortir de ce changement de paradigme une compréhension renouvelée de la compréhension du langage corporel et surtout une production de connaissances pleinement utilisables.
Pour autant, il s’agit maintenant de ne pas remplacer un ensemble de vieilles croyances par une autre doxa aussi dogmatique.