Dans le champ du conseil en communication, le langage corporel est très investi par les donneurs de prescriptions quasi-médicales destinées à le changer comme on changerait de tenue, de vêtement. Des “spécialistes” désemparés par cet objet un peu trop non verbal, incitent à croire que le langage corporel pourrait être modelé par notre volonté. Ces croyances obscurcissent le raisonnement et avec lui toute réflexion sur le non verbal communicationnel.
Le langage n’est pas un langage qui nous accompagnerait comme un chien qu’on tiendrait en laisse. Le langage corporel c’est nous. Il nous précède bien davantage qu’il nous accompagne et ne change pas parce qu’on a décidé qu’il devait changer. Il change parce que nous changeons.
Plutôt que de faire le pari de changer de langage corporel consciemment les Synergologues font plutôt le pari inverse, celui que la personne conseillée oubliant son propre langage corporel pour se centrer sur l’autre fera passer sans le chercher, et sans s’en rendre compte, des messages corporels plus justes. Certains exemples sont célèbres.
Lorsque nous sommes attentifs à l’autre nous sommes justes, notre esprit l’est, et si nous sommes justes comment notre langage corporel pourrait-il lui ne pas l’être ?! L’unité du corps et de l’esprit à travers l’embodiment est la grande observation neuroscientifique de ces vingt dernières années.
La novation synergologique est là : Rendre la personne capable de se désintéresser de son propre langage corporel pour gagner en fluidité. On n’attendait pas ce type de messages de Synergologues spécialistes du langage corporel. Pourtant le constat est clair, le temps désinvesti dans cette sur-attention un peu égotique à soi, c’est du temps investi dans l’attention à ses interlocuteurs.
Parallèlement, le Synergologue doit par contre, seul de son côté, faire des prises de conscience sur sa propre communication corporelle. Il a les outils pour le faire et cette prise de conscience phénoménologique devrait l’aider à prendre conscience plus vite des patterns nocifs de sa communication, nous ou en avons tous. Nous ne pouvons pas espérer davantage d’authenticité de l’autre lorsqu’il est face à nous, si nous de notre côté, sommes dans l’esquive.