Parce que la preuve est faite que l’environnement co-pilote le corps

La Synergologie nait aujourd’hui grâce au numérique. Elle naît également grâce aux avancées des neurosciences. Et elle nait aussi grâce à sa perspective externaliste.
 

La perspective externaliste : Un  booster pour le langage corporel

L’externalisme.  Ce terme nouveau apparait en sciences sous la plume d’Armstrong en 1973 (1).  Il va transformer la compréhension du rapport entre le cerveau et l’environnement.

Jusque-là guidés par le bon sens, nous étions persuadés que le cerveau était un “moteur à trois temps”. Temps 1 : Il reçoit les informations. Puis temps 2 :  Il interprète. Enfin temps 3 :  Il donne ses ordres au corps. C’était une simple affaire de bon sens… Et  c’était faux.

L’environnement lui-même interfère sur le cerveau, comme un aimant, comme si par moment il en prenait le contrôle. La perspective externaliste bouleverse l’analyse du langage corporel. Partons d’un exemple.

 

L’externalisme par un exemple de langage corporel.

Prenons l’exemple des gestes des mains.  Un exemple simple et compliqué à la fois,  car nous sommes quasiment en train voir se dérouler le/un big bang il y a 13 milliards d’années et ne savons toujours pas pourquoi il y a des gauchers et des droitiers ?

C’est là encore un secret insondable.

Mais c’est, direz-vous, une problématique de neurologie. C’est vrai, alors posons une problématique synergologique. Demandons-nous plus simplement :  Quelle main choisissons-nous pour parler à l’autre ?

En Synergologie nous avions repéré que le fait d’être droitier ou gaucher n’est pas directement lié à  l’utilisation non consciente de la main (2). Nousp ouvons très bien être droitier et parler avec la main gauche. Pourquoi ?

Là, l’application de la grille externaliste propose instantanément la réponse. Aussi simple que cela puisse paraitre lorsque la personne en face de soi se tient à gauche nous avons une tendance forte à employer la main gauche et la main droite si elle se tient à droite. Pas besoin qu’elle soit très à gauche ou très à droite, juste décentrée de 20 degrés. Et aussi à plus d’1mêtre 20.

Cette prise de conscience remet en cause quelques travaux de recherche mais donne des clés précises. Des clés que les premiers spécialistes de ces questions n’avaient pas vu. Ils  étaient trop obnubilés par la personne à étudier au détriment de l’environnement. Or le cerveau est obnubilé lui plutôt par ce qui se passe en face de lui. Là encore simple question de survie.

 

Le test du gâteau

Proposez-un  morceau de gâteau à quelqu’un, tendez l’assiette spontanément , vous allez voir sa main esquisser le geste de prendre le gâteau. Le corps a d’abord décidé de dire “Oui !” L’environnement a proposé une direction au corps. La main est partie instantanément avant que le cerveau n’ait même eu le temps lui de dire Stop. Le corps agit par appétence et le cerveau ne reprend vraiment le contrôle qu’ensuite. Il est alors possible que la personne dise “Non merci!”

Notre environnement n’est pas face à nous. Nous l’emmenons en nous. Ensuite c’est un pas de deux. Et surtout, il entre en nous durablement.  Le langage corporel est encore davantage lié à l’environnement que ce que nous avions cru.

 

Éléments bibliographiques

1. Armstrong, D. M. (1973). Belief, Truth and Knowledge. Londres (GB), New York (NY, US) : Cambridge University Press.
2 Turchet, P. (2013). Langue maternelle et langue seconde: approche par l’observation gestuelle. Langages, 192(4), 29-43.

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