Une personne parle pendant que l’autre écoute. Il n’y a donc pas de silence pourtant il y a du silence à écouter. Le silence de la personne qui écoute. Ce silence n’est jamais pris en compte. Or c’est celui qui écoute et ne dit rien qui curieusement pilote souvent l’échange. Il le fait par ses sous-entendus corporels.
Négliger la moitié de l’interprétable
La personne qui écoute détient par ses attitudes 50 % de l’information interprétable. Et s’il y a trois interlocuteurs, pendant qu’une personne verbalise, deux personnes sont silencieuses. 66 % d’informations non traitées, c’est beaucoup d’informations perdues pour rien. Or l’interlocuteur silencieux n’est pas atone. Pendant qu’il vous écoute il réfléchit, prépare sa réponse et cette réponse se décode. Son langage corporel est signifiant pour qui sait lire.
L’écoute est d’abord corporelle car nous relevons inconsciemment les mimiques de l’autre, et les prenons en compte dans nos réponses. La personne qui ne comprend pas ce que lui dit l’autre et le montre par son corps, donne tous les codes à l’autre pour la récupérer. Mais encore faut-il qu’il l’ait vu ! Or si on n’apprend pas à regarder, privilégier ces moments, comment pourrions-nous le voir ?!
l’écoute silencieuse se charge de signes visuels
Le langage du corps est un langage de la cognition, c’est-à-dire des pensées qui traversent les esprits de nos interlocuteurs. Ces pensées sont faites de signes visuels interprétables. Personne n’est un sphinx impénétrable. Une personne cligne des paupières en vous écoutant ou non. Les muscles de ses yeux ont une configuration particulière. Elle présente un hémi-visage plutôt que l’autre. Sa tête n’est pas strictement rigide, elle penche légèrement à gauche ou à droite. Sa bouche est fermée ou imperceptiblement ouverte. Sans parler des messages plus globaux de son corps.
En totalité plus d’une quinzaine de signes corporels deviennent les signes interprétables des pensées d’une personne silencieuse. Une pensée qui peut ainsi être anticipée.
L’émetteur silencieux c’est la chance de l’interprète du langage corporel