Pour penser le temps court

La plupart des disciplines des sciences humaines et sociales s’intéressent au temps long. Elles font dialoguer passé et présent, pour mesurer des évolutions, envisager le futur. Or la Synergologie, elle, est entièrement centrée sur l’ici et maintenant.

Elle propose des réponses à des questions aussi précises que celles-ci : Que ressent cette personne en ce moment ? A quoi pense-t-elle, ? Comprend-elle ce que je viens de dire ? Est-elle en accord sur ce point spécifique avec moi ? Désire-t-elle prendre la parole tout de suite ? Pourrait-elle s’engager maintenant ?

 

Le ciblage du temps court questionne la manière dont la personne traites ses pensées.

Le ciblage du temps court à une raison d’être et un objectif. La raison objective c’est que le temps du langage corporel est un temps court. Un geste, une expression un mouvement sitôt effectué disparaissent. Ils laissent si peu de traces qu’on peut même se demander si l’évènement corporel a bien eu lieu. Et puis surtout, les objections qui naissent dans les têtes doivent être observées sur le champ. Si la personne ne dit rien, c’est la seule manière de comprendre qu’une objection vient d’apparaitre.

Les objections verbales non formulées sont accompagnées de manifestations corporelles. C’est normal les objections sont sources de désaccords et les désaccords sources d’irritants corporels. La personne se tait mais son corps n’a pas déserté l’espace de communication. Il est là et il se micro-exprime.

Ainsi plus vite l’objection non formulée sera repérée, plus vite le sujet bloquant pourra être dénoué dans le dialogue. Et un début de désaccord se renverser en une avancée conjointe dans la réflexion. Observer, puis questionner est une manière d’éviter de voir s’installer le désaccord de fond de la personne silencieuse. Le désaccord commence toujours par s’installer comme ça, dans le silence, et finit souvent  par se solder par un blocage définitif.

L’observation de la nature des pensées de l’autre nécessaire à voir monter les objections ne nait pas d’intuitions générales, mais d’un apprentissage. Dans ce cadre l’approche phénoménologique prend tout son sens.

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